21 mars 2013

Les rêves

Les rêves les plus fous et les souhaits les plus nobles sont souvent les plus rapides à s'effacer et les plus faciles à oublier.
Il faut s'efforcer de se rappeler, jusqu'à sa mort, de ses rêves les plus fous et les plus profonds.

Le départ de l’itinérant

Aujourd’hui je pars... la tête baissée,
mélancolique, comme si je ne te reverrai jamais,
pareil à un oiseau, qui sans être préparé,
quitte son nid, volant vers tous les dangers...

Aujourd’hui je pars,
laissant derrière moi tous tes regards,
et allant vers la porte le pas hagard,
et l’horizon fermé, tel un vieillard...

Je me rappellerai longtemps
de ton regard brillant,
de tes délicieux touchers,
comme de tes coups de fouet !

Oh ces larmes que tu as toi-même provoquées !
Pour ensuite mieux les essuyer,
et aller au fond de mon âme pour sonder,
l’homme qui est en moi, si désespéré !

Écoute, je reviendrai sans doute !
Mais si par malheur, je meurs en cours de route,
à défaut de t’emmener avec moi, vers l’au-delà,
je te laisse, toi bienheureuse, avec ce poème là.

Et je te prie, ne viens pas m’offrir des fleurs,
car du fond de ma tombe, je resterai un voyageur
sans patrie, sans nom et sans lois,
à part cette musique que je te souffle de l’au-delà.

Et tu n’as point besoin de pleurer,
car on ne sait jamais,
peut-être que je reviendrai
déguisé, itinérant, mal habillé.

Et tu me reconnaîtras sûrement au timbre de ma voix
un peu bizarre, un peu terne, comme celle d’Allah,
quand je frapperai à ta porte, l’air béat,
te demandant tout bêtement de croire en moi !