À ma vieille folle,
Ainsi, vous n’avez pas le droit de traiter quelqu’un d’imbécile, même si la terre entière le sait et le dit, même si c’est une certitude aussi évidente que la parole d’un messie. Vous n’avez pas le droit non plus de traiter quelqu’un de nègre, ni de noir, ni d’immigrant, ni de pauvre, ni de con, ni d’aveugle, ni de malade mental, ni de vieux, ni de gros, ni d’obsédé sexuel, ni de fou...
À défaut d’avoir ces libertés, je me suis, moi-même, traité d’imbécile, et cela m’a été aussi fermement interdit !
Alors voilà la raison pour laquelle, lorsque les gens se croisent dans la rue, lorsqu’ils sont dans l’autobus ou lorsqu’ils font la file devant un commerce, ils n’ont plus rien à se dire ; ils se taisent et osent à peine se regarder dans les yeux.
Laissez-moi enfin vous dire qu’aujourd’hui, il fait très beau ; et puis... vous êtes tous, tellement gentils, généreux, honnêtes, aimables, agréables, et puis surtout, tellement intelligents !